Les fêtes de Séville, la semaine sainte et la féria d’avril

En général je déconseille d’aller à Séville au moment de Pâques (la semaine sainte) et de la féria d’avril, les prix des logements triplent ou quadruplent. Néanmoins si vous voulez de l’insolite c’est le moment !

Si vous voulez plus de détails sur les must de la ville à visiter c’est par ici. Pour un bon spectacle de Flamenco et un marathon de tapas c’est par ici.

Semaine Sainte à Séville

C’est la semaine qui précède le Week end de Pâques. Les espagnols se plaignent toujours qu’en France on a trop de vacances et trop de jours fériés… mouais, on a un lundi saint, pas une semaine entière ! Ceci étant dit, c’est une semaine composée de cérémonies religieuses accompagnées de processions chaque jour. Pendant une semaine la ville ne vit qu’au rythme du calendrier religieux.

C’est un évènement commun à toute l’Espagne mais omniprésent en Andalousie où la religion est encore très importante. Durant cette semaine, une 50aine de confréries traversent la ville depuis leur église jusqu’à la cathédral de Séville. Ces processions sont accompagnées de chants religieux (les saetas) et les confréries sortent en général des autels (los pasos) à la gloire de Marie ou du Christ. Ces autels portés à dos d’homme sont très impressionnant car ils pèsent plusieurs tonnes. Les hommes suivent le rythme indiqué par le meneur pour avancer tous ensemble et repartir le poids, un petit extrait ici.

Les plus 

• C’est un week end férié pour tout le monde, donc bien évidemment plus facile de prendre ses vacances à ce moment-là pour se rendre à Séville.
• Vous serez plongés au cœur de la culture andalouse et d’une Espagne encore très traditionnelle.
• Vous pourrez assister aux processions religieuses incroyables dans toute la ville, des gens pied nus, qui portent des croix, des femmes qui pleurent, des vêtements traditionnels. Du vrai spectacle.

Les moins

• Une légende veut que la météo soit très mauvaise au moment de la semaine sainte. Bien que je ne crois pas aux légendes, après 3 ans à Madrid je confirme qu’il fait souvent moche ! Souvenir mémorable de ma traversée en bateau pour Ibiza avec des vents à 100 kilomètres/heure et des bruits de vomis pendant 4 heures.
• Les logements sont très chers et il faut réserver longtemps à l’avance.
• Après la première phase de fascination on est vite oppressé par tant de monde dans les rues. Il est impossible de circuler, si vous essayez de passer les gens vous poussent, et pour des étrangers on dirait un défilé du Ku Klux Klan.
• Beaucoup de monuments ferment à ce moment-là.

Féria d’avril

C’est un joli moment que j’ai beaucoup apprécié. Environ deux semaines après la semaine sainte, s’ouvre la plus grande feria d’Espagne, considérée comme fête d’intérêt touristique international.

Il s’agit d’une semaine de fête, de musique et de dances en costumes traditionnels. La feria regroupe 1.000 casetas. Ce sont de petites maisonnettes montées pour l’occasion. Leurs tailles varient, elles disposent d’un bar, de tables pour manger et d’un espace de dance, le tablao. Il y a actuellement plus de 300 personnes sur liste d’attente pour pouvoir disposer d’une nouvelle caseta. Tant qu’une personne ne laisse pas la sienne, personne ne peut en ouvrir une nouvelle.

Les casetas appartiennent à des familles et des associations. Il est impossible d’y rentrer si vous ne connaissez pas quelqu’un pour vous inviter, elles sont privées. Néanmoins la ville de Séville met à disposition de grandes casetas publiques pour les touristes. Mais vous ne croiserez pas un Sevillan là-bas, car pas assez “hype” pour eux, et en général il y a beaucoup de monde. Les casetas des groupes politiques sont aussi publiques. Vous pouvez télécharger le plan de la Feria pour voir quelles sont les casetas publiques.

La feria s’ouvre avec la nuit du pescaito frito (dégustation de poisson frit) et de l’alumbrado, l’allumage de toutes les ampoules de la feria. La boisson typique ? Le rebujito, un vin blanc sec servi avec une limonade au citron. La danse par excellence ? La sevillana, elle se danse en couple et se compose de 4 pas, un exemple ici.

Comment s’habiller ?

Pour les hommes c’est costard/cravate. Pour les femmes le premier soir de la feria c’est tenue de soirée et le reste de la semaine en robe de flamenco. Il est possible d’en louer une à l’avance, mais les prix ne descendent pas en dessous de 100€ pour la location (la robe sera adaptée à vos mensurations). Les neuves peuvent couter de 200€ à plus de 400€. Pour les chaussures, de préférence fermées car il y a beaucoup de sable dans l’enceinte de la feria. En général les andalouses ont des espadrilles à talon, il faut quand même être confortable. Et les derniers détails : de grosses boucle d’oreille et une grosse fleur en haut de la tête.

Attention c’est un vrai business, chaque année la tendance de couleurs, motifs, fleurs sur la tête varie. Cette année en 2022 c’était couleur parme pour les robes, motif petit pois, un oeillet pour la fleur et le manton (châle sur les épaules) avec des broderies. Pour ma part hors de question de dépenser autant pour une robe. J’ai donc acheté une jupe à pois chez Mango à 39€, des boucles d’oreille dans un magasin spécialisé à 3€, un oeillet et ca a fait son petit effet !

J’ai eu beaucoup de chance les deux fois où j’y suis allée, j’ai pu à chaque fois entrer dans 2/3 casetas différentes grâce à des amis. Mes collègues espagnols qui rigolaient de voir partir la petite française à la feria de Séville ont eu le bec cloué de savoir que j’avais pu rentrer. Et ouai, #lenalesbonsplans !

Les plus

• On a l’impression d’un saut dans le passé, des costumes de flamenco tous plus beaux les uns que les autres. Des calèches dans toute la ville, même les enfants sont en costumes et dansent le flamenco.
• Une ambiance de fête incroyable.
• Une météo très agréable en générale.

Les moins

• Des logements très chers à ce moment de l’année. Nous avons payés 114€ la nuit pour une chambre sans salle de bain avec 2 lits superposés. D’ailleurs, beaucoup de monde arrive l’après-midi en train, fait la fête et repart au petit matin avec le premier train pour ne pas avoir à payer de logement.
• Enormément de monde dans la ville et dans l’enceinte de la feria le premier week-end. Ca peut être très angoissant, surtout avec toutes les calèches et les chevaux. Le dimanche où nous y étions plus d’1 million de personne.
• Très compliqué de trouver des taxis pour rentrer à l’hôtel, donc vous allez marcher énormément.
• Des Sévillans un peu hautains, la fête est très guindée, on peut avoir l’impression d’une démonstration de pouvoir et d’argent.
• Les chevaux qui tombent (voir même pour certains meurent !) de chaleur, vraiment triste à voir.